Des chercheurs de l’Université de Montréal on démontré comment la pratique du Zen peut transcender la douleur.
Une étude de chercheurs de l'Université de Montréal (mars 2010) a établi que la pratique du Zen, discipline méditative plusieurs fois séculaire, peut renforcer la région centrale du cerveau (ou cingulum antérieur) qui régule la douleur. De plus, ils ont découvert en comparant l'épaisseur du cortex (substance grise) d'adeptes et de non-adeptes de la méditation Zen, que l'augmentation de l'épaisseur du cerveau peut réduire la sensibilité à la douleur. « La pratique assidue de la méditation Zen semble avoir un effet sur l'épaisseur de certaines régions du cortex et l'augmentation de l'épaisseur corticale aurait pour effet, selon toute vraisemblance, de diminuer la sensibilité à la douleur, explique l'auteur principal de cette étude, Joshua A. Grant, doctorant au Département de physiologie de l'Université de Montréal et à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal. Nous avons découvert une relation entre l'épaisseur corticale et la sensibilité à la douleur ; nos résultats corroborent ceux d'une étude antérieure sur le rôle de la méditation Zen dans la régulation de la douleur. »
Dans le cadre de cette recherche, les scientifiques ont recruté 17 adeptes de la méditation et 18 non-adeptes qui, en outre, n'avaient jamais pratiqué le yoga, ni souffert de douleur chronique ou de troubles neurologiques ou psychologiques. Joshua Grant (en photo) et son équipe, sous la direction de Pierre Rainville de l'Université de Montréal et de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal, ont mesuré la sensibilité à une douleur d'origine
« Si la méditation peut modifier la réaction à la douleur chez une personne et par conséquent lui permet de diminuer la prise d'analgésique nécessaire pour soulager ses maux, ce serait un grand pas en avant », constate Joshua Grant.
thermique causée par l'application d'une plaque chauffante sur les mollets des participants et ont ensuite pris des clichés d'imagerie par résonance magnétique structurelle de leur cerveau. Selon les résultats des examens d'IRM, les régions centrales du cerveau qui régulent les émotions et la douleur étaient significativement plus épaisses chez les adeptes de la méditation que chez les autres.
Joshua Grant, souligne que « les postures souvent douloureuses associées à la méditation Zen pourraient contribuer à l'épaississement du cortex et à une meilleure tolérance de la douleur », ce qui pourrait signifier que la pratique de la méditation pourrait être utile d'une manière générale dans la prise en charge de la douleur, pour la prévention de la perte de matière grise liée au vieillissement et pour toute affection caractérisée par une altération de la matière grise tels que les accidents vasculaires cérébraux. Une diminution de 18 % de la douleur a été constatée chez les adeptes de la méditation. « Si la méditation peut modifier la réaction à la douleur chez une personne et par conséquent lui permet de diminuer la prise d'analgésique nécessaire pour soulager ses maux, ce serait un grand pas en avant », conclut Joshua Grant.